fbpx

EPISODE 1
La Norvège

Dernière mise à jour le 18 mars 2022

24 février : on arrête de courir après la ligne d’horizon

Notre arrivée en Norvège a commencé par un soulagement partagé par tous les habitants du Ralamistan : « aah, enfin du relief ». La traversée en 1 semaine de l’est français, de l’Allemagne et du Danemark, à coup de 6 à 7 heures d’autoroute par jour, nous avait un peu miné le moral. Les plats pays ne sont pas nos terrains de prédilection. Dès la sortie du ferry à Kristiansand, nous nous émerveillons devant les collines boisées, les maisons colorées, et surtout notre premier fjord…

25 février : on pose Lucette dans un fossé

Nos 24 premières heures en Norvège se sont donc écoulées dans une joie béate. Heureux d’avoir réussi à arriver jusqu’en Norvège après nos 7 mois de rodage avec Lucette sur les routes de France. Si nos 24 premières heures sonnaient comme un air de “ tout est possible, rien ne nous arrête ” à la 25ème heure la vie nous a rappelé à la réalité.

Alors qu’une belles route bien large et sans neige nous tendait les bras, nous avons préféré opter pour les petites routes de campagne bien plus pittoresques. Nous avons rapidement atterri sur une route étroite et couverte d’une bonne couche de glace. Lucette tenait la route, jusqu’à une plaque de verglas un peu plus vicieuse que les précédentes nous montre gentiment le chemin jusqu’au fossé. La glissade s’est faite tout en douceur, presque sans qu’on s’en rende compte. 

A 16h, nous étions posés dans le fossé. Nous avons appelé notre assurance qui nous a prédit l’arrivée d’une dépanneuse dans l’heure.

26 février : on s’écroule de fatigue

La dépanneuse arrive à 6h du matin, soit 14 heures plus tard. Notre courte nuit a été ponctuée de coups de téléphone pour que l’assurance face son boulot et d’automobilistes sympathiques qui toquaient à la fenêtre pour s’assurer que tout allait bien. Le tout dans un véhicule tellement en pente que Guillaume a somnolé dans l’allée, à moitié sur le sol et à moitié sur la porte du frigo.

L’intervention de la dépanneuse est brève. En quelques minutes, nous avons de nouveau nos 4 pneus sur la route. Le dépanneur, la chapka visée sur le crâne, nous souhaite bonne route en nous conseillant : « stay on the main road ». Route principale, promis ! On ne nous y reprendra plus.  

Nous avons évidemment mis les chaînes pour rejoindre un parking où nous écrouler pour finir notre nuit.  

27 février : on est (enfin) sur les skis

Avant ce petit contretemps, notre objectif premier était de faire du ski de randonnée en Norvège. Rien n’a changé mais pour rester sur un route déneigée, nous avons choisis un itinéraire au départ d’une station de ski. 

Objectivement : cette sortie n’avait certainement rien de grandiose. Mais après toutes nos péripéties vécus ces 7 derniers mois pour arriver à skier en Norvège, cette sortie avait ce goût si divin de la nouveauté mêlée au plaisir du “we did it !”

28 février : on vit une journée normale

On a tous sa journée type. Celle qui ressemble plus que les autres, à toutes les autres justement. On a tous son « métro-boulot-dodo » que chacun ajuste selon ses goûts : « vélo – boulot – apéro » ou « ménage – télétravail – salle d’escalade ». Depuis que nous vivons dans Lucette, notre journée type c’est « bosser – conduire – s’occuper de Lucette ». 

La dernière partie renvoie à des actions diverses mais pas moins quotidiennes. Le plus souvent il s’agit de : faire la vidange des eaux grises, remplir l’eau potable, changer la bouteille de gaz, faire le plein d’essence, nettoyer la carrosserie… Aujourd’hui, « s’occuper de Lucette » consiste à trouver un adapteur pour relier notre tuyaux de gaz aux bouteilles de gaz norvégiennes. C’est une incontournable puisque le gaz dans Lucette fait tourner : le chauffage, les plaques de cuissons, le chauffe-eau. Si le Ralamistan est en partie autonome sur sa production d’électricité grâce au panneau solaire sur le toit, il conserve une forte dépendance au gaz importé. 

1 mars : on se balade à Bergen

Et bien… Bergen, deuxième plus grande ville de Norvège, c’est un peu triste l’hiver. Ou bien, nous sommes terriblement mauvais quand il s’agit de tourisme urbain. Après une rapide balade du côté du port, nous avons surtout accompli une mission de la plus haute importante : profiter d’être dans une grande ville pour acheter en librairie les topos de ski de randonnée de la Norvège. 

2, 3 et 4 mars : on bosse, on roule, on s'occupe de Lucette

Nous prenons notre rythme de croisière pour remonter vers le nord. 

A 7h30 le réveil sonne et le rituel des vanlifers sans lit fixe démarre. Un petit ballet minutieusement chorégraphié s’est mis en place à force de faire et de défaire notre lit chaque jour. 

Les bibliothèques municipales de Norvège, souvent spacieuses et équipées d’un wifi performant, sont devenues nos espaces de coworking.

Les après-midi, nous prenons la route. Nous alternons alors passages en ferry et routes côtières, les heures de podcast défilent.

5 mars : on ski le Chamechaude local

Pour notre deuxième sortie de ski de randonnée en Norvège, on vise une classique. On a besoin de prendre nos marques avant de partir sur des courses plus sauvages. Il se trouve que parmi les 480 pages que compte le Lonely Planet de la Norvège, une seule course de ski de randonnée est recommandée. Et, hasard du sort : nous sommes juste à côté. Un belle balade, entre nuage et mer.

⛰️ Sommet : Kyrkjetaket – Massif : Romsdal 

6 mars : on attend que la pluie s'arrête

La pluie et le vent s’invitent régulièrement dans nos semaines norvégiennes. Il ne fait alors pas bon mettre un nez dehors. Cela rend les journées de boulot moins difficiles car il y a peu de chance d’être tenté de sortir les skis.

7 mars et 8 mars : on dors en cabane

Voilà des années qu’on nous vante les beautés des cabanes scandinaves, il est temps d’aller vérifier par nous même. Nous faisons une un peu plate mais belle sortie pour la rejoindre un petite cabane au bord d’un lac. 

⛰️ Sommet : Storbekkhoa – Massif : Trollheimen

9 au 11 mars : on bosse, on roule, et on équipe Lucette pour le froid

Pour pouvoir aller dormir une nuit en cabane nous avons du mettre notre camping-car hors-gel. Ce n’est pas possible de laisser le chauffage tourner pendant 2 jours sans être dans Lucette. Nous vidangeons donc les cuves, les tuyaux, la pompe… A notre retour, le peu d’eau qui restaient et notre dernière bouteille de vin ont gelé. Les tuyaux sont en bon état mais des bouchons de glace empêche l’eau de s’évacuer. Le lendemain, nous nous levons avec les vitres complètements gelées. C’est la première fois depuis que nous vivons dans Lucette. Pas de doute, on se rapproche du cercle polaire. 

Pour essayer d’améliorer un peu notre sort, nous allons acheter de l’isolant pour les tuyaux, ainsi qu’un ventilateur 12V pour “déstratifier” l’air et un sèche cheveux pour dégeler les tuyaux. Nous trouvons tout à BILTEMA, le paradis des vanlifeurs. On y trouve absolument tout pour le bricolage, le camping, la vie en van, la vie en bateau… 

12 et 13 mars : on passe le week-end à Vega

Pour recharger un peu nos batteries après cette première vraie vague de froid, nous décidons d’aller passer le week-end à Véga. C’est une île au sud du Nordland connue pour ses températures douces. Les oiseaux migrateurs s’y arrête au printemps lorsqu’ils font route vers le nord de la Norvège. On y trouve une belle balade : plus de mille marches qui montent au dessus de la mer et permettent de profiter d’un beau coucher de soleil. On se la coule douce à Véga. On gare Lucette est au bord de la mer et on profite d’un foyer mis à disposition par la commune pour faire un BBQ. Au menu : hot-dog et nos premières aurores boréales. Elles sont encore timides car nous sommes encore trop au sud. 

14 mars : on passe le cercle polaire arctique

Après Vega, nous prenons la route Atlantique pour poursuivre notre route vers le nord. Comme souvent sur la route, nous prenons le ferry avec Lucette pour traverser un fjord. Cela n’a rien d’exceptionnel, les traversées en ferry deviennent banales après quelques semaines en Norvège. Mais cette fois-ci, notre traversée en ferry sort un peu du lot pour deux raisons : premièrement nous sommes seuls passagers sur le ferry, deuxièmement nous passons le cercle polaire arctique lors de cette traversée. 

Emilie & Guillaume